Interview

Interview faite par Frédéric Vignale pour le site LE MAGUE

Bonjour Karine Lemarchand, je suis très heureux de converser avec vous pour LE MAGUE. La France entière connaît votre joli visage hâlé et ce depuis quelques années mais pas forcément votre nom ou votre parcours. Vous avez l’image de quelqu’un qui fait bien son boulot, en toute discrétion mais ça ne se sait pas assez. Comment expliquez-vous ce petit déficit de notoriété ?

* Bonjour Frédéric, et merci à vous ! Figurez-vous que vous me flattez, car je préfère être reconnue pour ce que je fais, que connue tout court. Je considère mon activité principale comme un métier et non pas comme un état de fait. Et je crois qu’en terme de carrière, dans cet univers qu’est la télévision, il vaut mieux être une petite planète qu’une étoile filante. Je crois que si je fais bien mon boulot, ça finira par se savoir, à la longue. ça fait 10 ans que je vis de mon métier, je suis patiente. Mais je suis consciente de ce que vous dites, et je l’avoue, parfois j’enrage et je me dis que je vais me faire rajouter des gros seins comme toutes ces dindes qui font des prime time...pardon, mais je m’égare.

Est-ce qu’il y a des gens qui font la confusion patronymique de vous prendre pour la fille de Guy Marchand, qui n’a vraiment rien à voir avec vous ?

* C’est vrai que nous sommes très poilus l’un et l’autre. Je vous invite à demander à Guy si lui et maman...sur un malentendu...on ne sait jamais, elle est très portée sur le sexe.

Du fruit de quel métissage êtes-vous ? Est-ce que ce physique très avantageux a été un atout ou un frein dans carrière médiatique ?

* Mon père était du Burundi, et ma mère est française, blonde aux yeux bleus,née à Nancy, comme moi (ben oui !). Je ne crois pas qu’être métisse soit un frein dans ce métier, et d’ailleurs je n’ai jamais reçu de lettre d’insulte de téléspectateurs (qui pourtant ne se privent pas d’écrire pour dire quand ils n’aiment pas quelque chose). Mais j’ai conscience aussi que mon métissage n’est pas dérangeant, je reste consensuelle, assez claire et sans accent. En revanche, être jolie et avoir d’autres prétentions que celles auxquelles on pouvait me destiner (émissions de variété, jeux...), ça oui, je crois que ça ne rentre pas facilement dans le schéma mental des décisionnaires de ce métier. Les téléspectateurs, eux, apprécient (y compris les femmes, il faut arrêter de les prendre pour des hyènes jalouses), et le succès des "Maternelles" en est aussi la preuve. Et ça fera peut-être évoluer la tendance. Mais je sais que certaines personnes avaient peur que je sois "trop jolie" pour une émission regardée par des femmes. On m’a aussi dit un jour (une femme directeur de programmes) qu’une émission de fond présentée par une jolie femme ne serait pas crédible...ceci dit, elle fait maintenant un autre métier. Blague à part, femme et pouvoir, ça rime pas, et la télévision est un véritable outil de pouvoir. C’est le vrai combat à mener.

On a l’impression que les Voyages et les Découvertes sont quelque chose de très important chez vous. Vous êtes une vraie curieuse, non ?

* J’ai toujours aimé les parcours personnels des gens, je ne trouve rien de moins intéressant que les gens sans histoires, qui ont suivi le chemin que leurs parents aimants avaient tracé pour eux. J’aime découvrir l’univers de gens que je ne reverrai jamais, la relation est forte et authentique, on sait qu’on peut tout dire parce qu’il n’y a aucun enjeu. J’aime voyager loin parce que je veux connaître ce qui se passe ailleurs,je n’ai pas fait d’études et je suis avide de connaissance, comme un manque à combler. 8 ans passés à TV5 m’ont donné le goût du voyage. Mais si j’aime partir, j’adore revenir, je suis aussi très casanière.

Comment vous a t’on proposé la présentation des "Maternelles" sur France 5 après le départ de Maïtena Biraben ?

* C’est une copine du Journal de la Santé qui m’a dit que je faisais le casting. Mais moi, personne ne m’avait appelé, alors, j’ai appelé France 5 pour vérifier, (super mal à l’aise, imaginez ma position : il paraît que vous me demandez) et en fait ils laissaient des messages à un faux numéro. J’y suis allée au dernier moment les mains dans les poches parce que j’ai horreur des castings...et voilà. C’est chouette, quand même, la vie !

C’est un vrai challenge de reprendre une émission à succès et très marquée par la personnalité de son ex présentatrice ?

* Ben, en fait, c’est comme si j’étais la seconde épouse d’un mec très célèbre. Toute la famille se demande comment je vais tenir la maison aussi bien, amadouer les gosses et le chien. Alors, bon, c’est pas la meilleure des positions, ça passe ou ça casse, mais c’est passé ! En fait, avec le recul, ça a été plus rapide de convaincre les téléspectatrices que la belle-famille, et ça fait chaud au coeur ! A part ça, je crois qu’en ce moment, c’est plus casse-gueule pour une animatrice de démarrer une nouvelle émission que d’en reprendre une qui fonctionne déjà. Non, je ne dis pas ça pour Évelyne Thomas, ni pour Valérie Benhaïm.

Vous êtes un peu à part dans le monde de la télé, on ne vous voit pas courir les soirées mondaines ou vous afficher dans la Presse People. C’est apparemment un choix, vous n’avez pas fait ce métier pour cela semble t’il ?

* Ben moi, les gens qui ne se connaissent pas, qui s’embrassent et se tutoient parce qu’il font le même métier, je trouve ça pathétique. Et puis j’ai les moyens de m’acheter un portable, une bouteille de champagne, et des trucs à mettre dans mon frigo. Et honnêtement, si je les connaissais, ça serait beaucoup moins drôle de me moquer d’eux en lisant Voici à la rédaction des Maternelles ! Non, franchement, je sais pas trop comment on fait pour tenir le coup, quand on doit se réveiller tôt, bosser ses émissions, s’occuper de ses enfants...enfin moi je ne saurais pas tout gérer, alors je fonctionne par priorité. Mais j’adore mon métier, et j’ai le sentiment que les gens qui sortent ne sont pas ceux qui bossent le plus. Je me trompe peut-être.

Quelle la pire idée fausse qui circule sur vous ?

* Que je suis "sage et douce". Je trouve que ça n’est pas moi du tout. Mais je n’ai pas envie de faire un show dans mon émission, je suis là pour donner la parole, je ne suis pas en représentation, je n’ai pas à prouver que je suis drôle et subtile. Je crois que ce genre d’attitude saoûle tout le monde à la longue. Je garde ce potentiel pour plus tard : j’adore l’homéopathie.

Si vous aviez un Empire, qu’en feriez-vous ?

* Je mettrais ma fille à l’abri du besoin sans jamais le lui dire, je ne le dirais à personne pour ne pas changer la nature de mes relations, et je ferais ce que je fais : en fait, j’ai déjà un empire. Sérieusement, j’ai peur de manquer, mais je n’ai pas hâte de posséder. Sinon, j’aurais couché depuis longtemps pour réussir !

Par quoi désirez-vous terminer cette interview chère Karine Le Marchand ?

* C’est un peu couillon, comme question, moi j’ai pas envie de me poser de question, et encore moins de déclaration à me faire. Tu sais, mon petit gars, il faudrait arrêter de travailler avec tous ces gens tordus qui s’écoutent parler, tu te fais du mal ! Allez biz !